08/06/2006Par Nicolas MOSCOVICI De Sports.frLe malheur des uns fait le bonheur des autres. Sidney Govou doit ressasser la formule depuis jeudi midi. Appelé au pied levé pour remplacer le malheureux Djibril Cissé, le Lyonnais a rejoint in extremis les 22 autres Bleus avant leur envol pour l'Allemagne. Agé de presque 27 ans et après 19 sélections sous le maillot frappé du coq, le milieu de terrain va disputer, outre-Rhin, sa première Coupe du monde. Une récompense pour un joueur qui possède l'avantage, en plus de ses qualités, de ne pas faire de vagues. Domenech doit apprécier.
Govou n'avait plus été appelé en Bleu depuis novembre 2005.
Cinq Lyonnais participeront donc à la Coupe du monde. Appelé afin de pallier le forfait de Djibril Cissé, victime d'une double fracture tibia-péroné, mercredi face à la Chine, Sydney Govou intègre en dernière minute le groupe des 23 Bleus et rejoint ainsi ses coéquipiers de club, Coupet, Abidal, Malouda et Wiltord. L'annonce en a été faite par Raymond Domenech, à quelques heures du départ pour l'Allemagne. Sélectionné à 19 reprises, le milieu droit de 27 ans retrouve ainsi une équipe de France qu'il n'avait plus fréquenté depuis le 9 novembre dernier, et une victoire face au Costa Rica (3-2), en Martinique.
En attendant de recueillir ses première impressions, Govou ayant juste eu le temps de rejoindre ses camarades avant d'embarquer pour l'Allemagne, le Lyonnais apparaît comme un miraculé. Ecarté, comme d'autres, au profit du phénomène Franck Ribéry, le quintuple champion de France semblait s'acheminer vers de tranquilles vacances au soleil. Avec pour seule actualité, la mission de se trouver un nouveau club, lui qui avait émis le souhait, avec la bénédiction de son président, de quitter l'OL afin de relever un nouveau challenge.
Le choix de la raison
Finalement, Govou a su se replacer dans les petits papiers de Raymond Domenech, en profitant, disons-le, d'heureuses circonstances. Car, outre l'inattendue blessure de Djibril Cissé, on peut imaginer que des garçons comme Nicolas Anelka, Ludovic Giuly ou même Johan Micoud étaient mieux placés pour remplacer l'attaquant de Liverpool. Oui, mais voilà, ces derniers se sont tous simplement grillés auprès d'un sélectionneur national qu'ils n'avaient pas hésité à tancer à la mi-mai, sitôt la fatidique liste des 23 heureux élus tombée. Du coup, plus respectueux des choix de Domenech, et doté d'une personnalité plus "lisse" qu'un Giuly ou un Anelka, Sidney Govou a su tirer les marrons du feu. Et s'envoler vers son premier Mondial.
Habitué des confrontations de haut niveau avec l'OL et déjà familier des Bleus avec lesquels il a remporté la Coupe des Confédérations en 2003, celui qui compte trois buts sous le maillot frappé du coq s'est imposé comme le choix le plus simple pour Domenech. Car ce dernier aurait très bien pu faire monter en grade un Bleuet, récent demi-finaliste de l'Euro espoirs au Portugal. Mais son temps d'adaptation aurait été délicat à estimer. Or, du temps, les Bleus, à moins d'une semaine du choc contre la Suisse, n'en ont plus. Dans ces conditions, L'option "classique", Sidney Govou s'imposait donc d'elle même.
Reste désormais au Gone de prendre place dans le schéma tactique de Domenech. Si le 4-4-2 de rigueur depuis quelques matches ne sera pas modifié, force est de constater que Govou n'occupe pas, en club, le même poste de pointe que l'infortuné Cissé. Du coup, si l'on peut raisonnablement penser que David Trezeguet sera associé en attaque avec Thierry Henry, Louis Saha restera, de fait, le seul véritable attaquant sur le banc des remplaçants. A moins que Sylvain Wiltord ne monte d'un cran. A moins également, que l'équipe de France ne se déplace progressivement en 4-5-1 au cours de la compétition allemande. Une dernière hypothèse qui expliquerait ainsi le renfort d'un milieu offensif plutôt que celui d'un véritable attaquant. Au plus grand bonheur de Sidney Govou.
03/06/2006Par Régis AUMONT De Sports.frAu moment de la divulgation de la liste des 23 par Raymond Domenech, les deux principales inconnues concernant le onze de départ type de l'équipe de France provenaient de son flanc gauche. Après deux matches de préparation seulement, Florent Malouda et Eric Abidal semblent pourtant avoir déjà gagné leurs galons de titulaires au détriment de Vikash Dhorasoo et Mickaël Silvestre. Parmi les joueurs les plus percutants face au Mexique, puis contre le Danemark, les deux Lyonnais ont véritablement marqué les esprits.
Florent Malouda, l'un des hommes en forme des Bleus.
Raymond Domenech y voit sans doute plus clair. Véritable point d'interrogation du sélectionneur au moment où ses Bleus allaient entamer leurs trois derniers matches de préparation à la Coupe du monde, le côté gauche de l'équipe de France a livré ses vérités lors de la semaine écoulée. Après seulement deux matches, cette conclusion peut sembler hâtive. Mais les prestations fournies par Florent Malouda et Eric Abidal au Stade de France contre le Mexique et à Lens face au Danemark ont convaincu le sélectionneur en même temps que les observateurs. Au point que le couloir gauche occupé par les deux Lyonnais n'est plus aujourd'hui le sujet le plus "chaud" du moment. Le choix de l'attaquant de soutien à positionner au côté de Thierry Henry fait effectivement davantage débat.
En une semaine donc, Florent Malouda et Eric Abidal ont marqué de gros points au détriment de Vikash Dhorasoo et Mickaël Silvestre, au point de réduire à néant la concurrence du Parisien et du Mancunien, voués, sauf renversement de situation ou blessures, à jouer les doublures en Allemagne. Commençons par le cas Malouda. Titulaire indiscutable à Lyon, le Guyanais, dont la première sélection n'est pas si lointaine puisqu'elle remonte à novembre 2004 (contre la Pologne, Ndlr), ne bénéficie pas du même statut chez les Bleus.
Malouda a la capacité d'éliminer
Seule place vacante au milieu de terrain tant Zidane, Vieira et Makelele demeurent des éléments indispensables aux yeux de Domenech, la position d'ailier gauche n'avait pas encore trouvé de locataire attitré. Rothen, Malouda et Dhorasoo se partageaient le plus souvent le poste depuis la prise en main du sélectionneur tricolore à l'été 2004. Le premier mis au ban du groupe des 23 après une saison mi-figue mi-raison sous les couleurs du PSG, ils ne sont plus que deux à briguer le costume de titulaire. Préféré à Dhorasoo pour débuter contre le Mexique samedi dernier, Malouda a saisi l'opportunité qui lui était offerte de démontrer sa forme du moment.
A vrai dire, le Lyonnais a évolué à ce haut niveau de performance tout au long de la saison si ce n'est en début d'année où il revenait d'une blessure au genou droit qui l'avait mis en vacances de Noël prématurément. En plus de posséder des qualités physiques hors norme, l'ancien pensionnaire de l'EN Avant Guingamp a cette qualité de pouvoir éliminer son adversaire direct. Doué techniquement et très incisif, il est un véritable poison pour les défenses adverses. Sa complémentarité avec Zidane et Henry, comme l'ont démontré d'excellentes combinaisons en passes courtes mais aussi dans le jeu sur la largeur du terrain ont fini de plaider en sa faveur. Actuellement l'un des joueurs les plus en vue des Bleus, buteur face au Mexique, le Guyanais est devenu un élément essentiel au jeu des Français.
Abidal sûr en défense, précieux en attaque
Eric Abidal, l'excellente surprise des deux premiers matches de préparation.
Son coéquipier à Lyon, et comme lui homme du couloir gauche, jouit actuellement de la même reconnaissance. Malgré une saison délicate au sein de l'Olympique lyonnais due en grande partie à ses problèmes à la cheville gauche, Abidal monte en puissance depuis le printemps. Impeccable lors des deux premiers matches de préparation, il s'est révélé, comme en club, un excellent relais de... Malouda. Sûr et précis en relance, l'ancien lillois apporte de la sérénité au sein d'une défense tricolore apparue très à son aise depuis le début de sa préparation.
Egalement capable de s'immiscer dans la défense adverse comme son alter ego côté droit Willy Sagnol, Abidal apporte aussi beaucoup offensivement. Sans doute plus complet que Silvestre, l'homme aux seulement sept sélections internationales s'impose comme un futur pilier de l'arrière-garde tricolore. A la retraite depuis peu, Bixente Lizarazu a peut-être bien trouvé son successeur.
01/06/2006Par Nicolas MOSCOVICI De Sports.frAprès Michael Ballack c'est au tour d'une autre star du ballon rond de céder aux avances de Chelsea. Andreï Shevchenko s'est en effet engagé pour les quatre prochaines saisons avec les Blues, lui qui avait annoncé la semaine dernière qu'il ne porterait plus, après sept ans et 173 buts en Lombardie, le maillot du Milan AC. Le montant de la transaction se porte à 44 millions d'euros et éclipse le précédent record du club. Il s'agissait alors de l'achat de Michael Essien à l'Olympique lyonnais, pour 38 millions d'euros...
Après Milan, Andrei Shevchenko s'apprête à découvrir Londres.
"Aujourd'hui, mon rêve est devenu réalité. Andreï a toujours été mon choix numéro 1 depuis que je suis arrivé à Chelsea." José Mourinho ne faisait pas dans la demi-mesure au moment de dévoiler le nouvelle perle des Blues à la presse anglaise. Quelques jours après avoir officialisé la venue à Londres de Michael Ballack, et dans une moindre mesure celle de Salomon Kalou en provenance du PSV, c'était donc au tour d'Andreï Shevchenko d'effectuer, mercredi, ses premiers pas sur la planète Chelsea. L'Ukrainien, qui avait annoncé la semaine dernière la fin de son histoire milanaise, s'est engagé pour les quatre prochaines saisons avec le double champion d'Angleterre.
Le montant de la transaction est, lui, estimé à 44 millions d'euros. Déjà un record pour le joueur de 29 ans, qui détrône ainsi les 38 millions d'euros déboursés par Roman Abramovich pour s'attacher, en 2005, les services du Lyonnais Michael Essien. Mieux, le transfert du natif de Dvirkivshchyna est devenu le plus cher de l'histoire du football anglais. Une somme vertigineuse, mais pas si folle que cela aux dires de Peter Kenyon, le directeur exécutif du club londonien: "C'est effectivement un transfert record, mais nous sommes convaincus d'avoir signé l'un des meilleurs buteurs en Europe." Même son de cloche, du côté de José Mourinho: "Shevchenko est un champion qui rejoint une équipe de champions. Les grands joueurs veulent jouer avec de grands joueurs." La logique est imparable.
Sheva: "Fier d'appartenir aux Blues"
De son côté, l'attaquant ukrainien a révélé qu'il rejoignait Chelsea "au meilleur moment de ma carrière. Après sept saisons pleines passées sous le maillot du Milan AC, et avec 173 buts au compteur, Shevchenko espère désormais "remporter la Ligue des Champions et le titre de champion d'Angleterre avec Chelsea". Impressionné par le profil de son nouvel entraîneur, "qui place l'intérêt de l'équipe avant les considérations individuelles", le Ballon d'Or 2004 se sent déjà "fier d'appartenir aux Blues". Et peut s'envoler pour la Coupe du monde en Allemagne, "l'esprit libéré".
En attendant le retour de l'Ukrainien et de ses autres stars internationales, (17 joueurs de Chelsea vont en effet participer au Mondial!), José Mourinho va, lui, devoir plancher sur son nouveau dispositif tactique. Exit le 4-5-1 qu'il avait mis en place à son arrivée à Londres en 2004. Le Lusitanien a déjà averti qu'il opterait pour un 4-4-2 plus conforme aux récentes arrivées du côté de Stamford Bridge. Reste désormais à connaître l'identité du futur coéquipier de Sheva. A priori, la balance pencherait en faveur de Didier Drogba, favori de Mourinho, au détriment d'Hernan Crespo, qui, lui, devrait se voir contraint de migrer sous d'autres cieux. Chelsea, ton univers impitoyable...
31/05/2006Par Vincent HUCHON De Sports.frTandis que leurs aînés s'apprêtent à disputer le Mondial en Allemagne, les Espoirs français rêvent eux de gloire européenne au Portugal. Les Bleuets, impressionnants jusqu'ici, sont aux portes de la finale. L'obstacle batave au menu des demis est à leur portée. Les Pays-Bas n'ont pas été irrésistibles en poule (1 victoire, 1 nul, 1 défaite) et la France partira logiquement favorite. Méfiance toutefois de ne pas se laisser griser par la réussite sous peine de connaître une grande désillusion.
Personne ne résiste à Berthod et Faty en ce moment
La France est à 90 minutes (voire plus) d'un retour en finale (*). Si les Bleus parviennent à dominer les Pays-Bas, jeudi à Braga, ils lutteront alors pour le titre, et ce pour la troisième fois dans l'histoire des Espoirs (**). Mais avant, il faut franchir l'obstacle batave. Le parcours des deux équipes connaît jusqu'ici des trajectoires diamétralement opposées. La France a remporté tous les matches qu'elle a disputée dans son groupe, inscrivant six buts sans en concéder un seul. Les Pays-Bas ont eux débuté par une défaite (1-2 devant l'Ukraine) avant d'enchaîner avec un nul (11 face au Danemark) et de ne connaître la victoire et la joie de la qualification qu'au cours du dernier match, lundi, devant l'Italie (1-0).
La lutte peut donc sembler inégale. Mais la réalité du terrain est souvent bien différente que les chiffres bruts. L'équipe de France le sait, et n'a pas préparé ce rendez-vous à la légère, loin de là. René Girard, le sélectionneur national, a d'ailleurs tenu à ce que l'ensemble de son groupe reste mobilisé pour la suite de la compétition: "Nous devons conserver le même état d'esprit, ne pas perdre ce fil conducteur qui est la motivation qui nous a guidés tout au long du tournoi, la concentration des uns et des autres", expliquait le coach des Bleuets en début de semaine sur le site de l'UEFA. Jusqu'à présent, il a appliqué à la lettre son credo, puisque seuls les deux gardiens remplaçants ne sont pas rentrés en jeu.
Girard: "Une autre compétition qui commence"
Tout le monde reste donc sur le pont au moment de disputer cette demi-finale face aux Pays-Bas. Un match qui marque le début d'un nouveau tournoi, de l'aveu même de René Girard: "Tout reste à faire. On a bien travaillé pour terminer premiers du groupe. Cela a bien marché, mais je pense que les demi-finales sont une autre compétition." La France est l'unique équipe encore en lice à avoir réalisé un carton plein en poule. Jérémy Toulalan, seul joueur à avoir disputé l'intégralité des trois rencontres, est conscient que lui et les siens sont attendus au tournant: "On est bien partis. Maintenant il faut confirmer parce qu'on est considérés comme favoris après ce parcours. Il faudra qu'on gère bien cela". Le groupe des Bleuets semble en mesure de gérer cette pression, les joueurs sont heureux de vivre ensemble et aucun problème ne perturbe la vie en communauté. Toulalan encore: "On a un grand collectif, c'est ça notre force".
Dans ce contexte, les Pays-Bas ne doivent être qu'une étape sur la route de la finale. Claude Giuntini, chargé de superviser les adversaires des Bleuets, décrit en quelques mots l'équipe batave sur le site de l'UEFA: "Ils ont une dominante offensive et aiment avoir la maîtrise du jeu. Il y a un long travail préparatoire de permutations et de redoublements de passes pour trouver le déséquilibre adverse. Et quelques individualités sont à surveiller comme Emanuelson, De Zeeuw, Schaars ou Huntelaar".
Gare au coup de chaud
Avec tout ça, l'équipe de France ne pourra pas dire qu'elle n'est pas bien renseignée. Onze joueurs du groupe France connaissent de toute façon déjà leur adversaire pour l'avoir battu en amical (3-0 à Sète en novembre 2004). Finalement, le seul adversaire des jeunes tricolores aujourd'hui pourrait être le climat. Le match face aux Pays-Bas se déroule en effet à la même heure que la rencontre de jeudi dernier face à l'Allemagne. Le thermomètre avait frôlé les 35 degrés et la chaleur étouffante avait considérablement gêné les Bleuets pendant une mi-temps. Cette fois, le soleil peut rester caché, la France n'en a pas besoin pour briller.
(*) En 2002, la France s'était inclinée face à la République Tchèque (0-0 a.p, 1-3 t.a.b). (**) Victoire en 1988 devant la Grèce (0-0;3-0) et donc finaliste en 2002.
31/05/2006Par Nicolas MOSCOVICI De Sports.frMême si le deuxième acte ne fut pas à la hauteur du premier, l'équipe de France a acquis l'essentiel, mercredi, face au Danemark en amical sur la pelouse de Bollaert (2-0). Grâce à un but de Henry (13e), et un penalty transformé par Wiltord (75e), les Bleus ont emmagasiné de la confiance à moins de deux semaines du choc contre la Suisse en ouverture du Mondial. A gauche, le triptyque Abidal-Malouda-Henry a plusieurs fois mis le feu aux poudres. Seules quelques hésitations en défense ont prouvé que tout n'était pas encore au point...
Auteur du premier but, Thierry Henry a été excellent à Bollaërt.
A voir la joie de Frank Ribéry, l'enfant de Boulogne-sur-Mer, exécuter son tour d'honneur devant le public de Bollaert, on se dit que le groupe France ne vit pas si mal que cela. Face à de solides Danois, dans une ambiance ô combien plus festive que celle du Stade de France, les Bleus ont même affiché du plaisir à combiner ensemble, à provoquer, à tenter. Et même si tout ne fut pas parfait, le résultat final (2-0), laisse présager d'heureux lendemains pour les coéquipiers de Zinédine Zidane.
"Par séquences, l'aspect offensif a été satisfaisant. Mais les petits problèmes en défense font qu'il y a des choses à corriger. L'essentiel est de durer." Raymond Domenech, à la pause, ne voulait surtout pas s'enflammer sur la performance de ses joueurs. Il faut dire, pourtant, après les 45 premières minutes de jeu, que cela faisait bien longtemps que les Français n'avaient pas rendu une partition aussi mélodieuse. Pas une grande symphonie, mais un concert plein d'entrain. Et dans lequel le soliste Thierry Henry a parfaitement récité ses gammes.
Henry-Saha, duo de choc
Ménagé face aux Mexicains, le Gunner ne voulait pas manquer ses retrouvailles avec le public français. Lui qui a souffert des sifflets descendus des tribunes dionysiennes, trois jours plus tôt, n'a pas mis un quart d'heure pour faire basculer la rencontre. Idéalement servi par un Louis Saha titularisé à ses côtés, et que l'on pourrait bien retrouver contre la Suisse tant il s'est montré excellent mercredi soir, "Titi" crucifie le gardien danois Jesper Christiansen (13e) et libère tout un peuple. C'est indéniable, l'équipe de France se sent bien sur la pelouse lensoise.
Car, sans forcément mettre en danger outre mesure le portier nordique, les Bleus parviennent à se trouver et à combiner. A ce titre, le flanc gauche de l'attaque tricolore a même dû, par moment, enchanter le sélectionneur national. Derrière Henry, les Lyonnais Florent Malouda et Eric Abidal, à l'image de leur prestation en club, n'ont cessé de provoquer l'arrière-garde danoise. Leurs débordements auraient pu, auraient dû, se voir mieux récompensés. Sans succès au tableau d'affichage, mais force est de constater que cet enseignement-là se veut précieux à moins de deux semaines du match capital face aux Helvètes.
Sans compter que lorsque les Bleus évoluent libérés, le jeu de Zinédine Zidane prend un tout autre volume. Apathique, comme ses partenaires, face au Mexique, le meneur de jeu a trouvé une seconde jeunesse sur la pelouse artésienne. Inspirée, l'idole de la nation s'est régalée face aux solides Danois. Tout en finesse, Zizou a éprouvé une défense souvent pataude et retrouvé ses sensations. Remplacé après l'heure de jeu, Zidane pourra juste regretter de ne pas avoir été décisif. Mais, là encore, Raymond Domenech peut s'enorgueillir d'un nouvel atout de taille en perspective du 13 juin.
Première sélection pour Chimbonda
Reste les petits couacs qui font penser, comme le boss des Bleus ne cesse de le marteler, que l'équipe de France n'est encore qu'en phase de préparation. Sans viser tel ou tel élément, à la pause, le sélectionneur national pointait du doigt, on l'a dit, les quelques hésitations défensives qui auraient pu permettre aux Danois de revenir dans le match. Il voulait parler de la frappe de Tomasson, qui, sur un ballon mal renvoyé, a frôlé le montant de Barthez (23e). Ou de la faute flagrante de Patrick Vieira, un ton en dessous mercredi soir, qui aurait dû provoquer un penalty moins de cinq minutes plus tard. A corriger donc, même si Domenech, à l'issue de la partie, préfère souligner la bonne prestation "des deux compères de la défense centrale (Thuram, Gallas, ndlr)".
Comme il aime à se féliciter de la cohésion de ses troupes: "On a passé un moment difficile face au Danois en milieu de deuxième période, mais on a su reprendre le dessus. Cela veut dire que physiquement on est mieux et surtout que l'équipe de France, ce n'est pas que les onze titulaires, mais les 23 joueurs" Le penalty marqué par un Wiltord entré en jeu à la 57e minute, et provoqué par un autre remplaçant, l'insaisissable Ribéry, ne peut que donner du grain à moudre à son discours. Comme la première sélection de Pascal Chimbonda, à quelques minutes du terme. Non, vraiment, Ribéry n'était pas le seul Bleu heureux mercredi soir à Bollaert...