Gauche caviar pour les Bleus
03/06/2006 Par Régis AUMONT
De Sports.fr Au moment de la divulgation de la liste des 23 par Raymond Domenech, les deux principales inconnues concernant le onze de départ type de l'équipe de France provenaient de son flanc gauche. Après deux matches de préparation seulement, Florent Malouda et Eric Abidal semblent pourtant avoir déjà gagné leurs galons de titulaires au détriment de Vikash Dhorasoo et Mickaël Silvestre. Parmi les joueurs les plus percutants face au Mexique, puis contre le Danemark, les deux Lyonnais ont véritablement marqué les esprits.
Florent Malouda, l'un des hommes en forme des Bleus.
Raymond Domenech y voit sans doute plus clair. Véritable point d'interrogation du sélectionneur au moment où ses Bleus allaient entamer leurs trois derniers matches de préparation à la Coupe du monde, le côté gauche de l'équipe de France a livré ses vérités lors de la semaine écoulée. Après seulement deux matches, cette conclusion peut sembler hâtive. Mais les prestations fournies par Florent Malouda et Eric Abidal au Stade de France contre le Mexique et à Lens face au Danemark ont convaincu le sélectionneur en même temps que les observateurs. Au point que le couloir gauche occupé par les deux Lyonnais n'est plus aujourd'hui le sujet le plus "chaud" du moment. Le choix de l'attaquant de soutien à positionner au côté de Thierry Henry fait effectivement davantage débat.
En une semaine donc, Florent Malouda et Eric Abidal ont marqué de gros points au détriment de Vikash Dhorasoo et Mickaël Silvestre, au point de réduire à néant la concurrence du Parisien et du Mancunien, voués, sauf renversement de situation ou blessures, à jouer les doublures en Allemagne. Commençons par le cas Malouda. Titulaire indiscutable à Lyon, le Guyanais, dont la première sélection n'est pas si lointaine puisqu'elle remonte à novembre 2004 (
contre la Pologne, Ndlr), ne bénéficie pas du même statut chez les Bleus.
Malouda a la capacité d'éliminerSeule place vacante au milieu de terrain tant Zidane, Vieira et Makelele demeurent des éléments indispensables aux yeux de Domenech, la position d'ailier gauche n'avait pas encore trouvé de locataire attitré. Rothen, Malouda et Dhorasoo se partageaient le plus souvent le poste depuis la prise en main du sélectionneur tricolore à l'été 2004. Le premier mis au ban du groupe des 23 après une saison mi-figue mi-raison sous les couleurs du PSG, ils ne sont plus que deux à briguer le costume de titulaire. Préféré à Dhorasoo pour débuter contre le Mexique samedi dernier, Malouda a saisi l'opportunité qui lui était offerte de démontrer sa forme du moment.
A vrai dire, le Lyonnais a évolué à ce haut niveau de performance tout au long de la saison si ce n'est en début d'année où il revenait d'une blessure au genou droit qui l'avait mis en vacances de Noël prématurément. En plus de posséder des qualités physiques hors norme, l'ancien pensionnaire de l'EN Avant Guingamp a cette qualité de pouvoir éliminer son adversaire direct. Doué techniquement et très incisif, il est un véritable poison pour les défenses adverses. Sa complémentarité avec Zidane et Henry, comme l'ont démontré d'excellentes combinaisons en passes courtes mais aussi dans le jeu sur la largeur du terrain ont fini de plaider en sa faveur. Actuellement l'un des joueurs les plus en vue des Bleus, buteur face au Mexique, le Guyanais est devenu un élément essentiel au jeu des Français.
Abidal sûr en défense, précieux en attaque
Eric Abidal, l'excellente surprise des deux premiers matches de préparation.
Son coéquipier à Lyon, et comme lui homme du couloir gauche, jouit actuellement de la même reconnaissance. Malgré une saison délicate au sein de l'Olympique lyonnais due en grande partie à ses problèmes à la cheville gauche, Abidal monte en puissance depuis le printemps. Impeccable lors des deux premiers matches de préparation, il s'est révélé, comme en club, un excellent relais de... Malouda. Sûr et précis en relance, l'ancien lillois apporte de la sérénité au sein d'une défense tricolore apparue très à son aise depuis le début de sa préparation.
Egalement capable de s'immiscer dans la défense adverse comme son alter ego côté droit Willy Sagnol, Abidal apporte aussi beaucoup offensivement. Sans doute plus complet que Silvestre, l'homme aux seulement sept sélections internationales s'impose comme un futur pilier de l'arrière-garde tricolore. A la retraite depuis peu, Bixente Lizarazu a peut-être bien trouvé son successeur.