Henry, Arsenal à coeur
19/05/2006 Par AXEL CAPRON
De Sports.fr Thierry Henry n'évoluera pas à Barcelone la saison prochaine! Le Français a mis un terme vendredi à plusieurs mois de spéculations en annonçant qu'il avait signé un nouveau contrat de quatre ans avec Arsenal. Voici donc le capitaine et meilleur buteur de l'histoire du club londonien (214 buts), âgé de 28 ans, lié avec les Gunners jusqu'en juin 2010. Autant dire qu'il y a de fortes chances que l'international français, qui découvrira le nouvel Emirates Stadium la saison prochaine, finisse sa carrière dans un club où il est arrivé en 1999.
Henry rejouera la Ligue des champions avec Arsenal.
L'effet de surprise n'a pas eu lieu! Depuis vendredi matin et des confidences recueillies par
The Sun, il ne faisait guère de doutes que Thierry Henry allait rempiler à Arsenal.
"J'espère rester aussi longtemps que je pourrai courir, faisait dire le tabloïd britannique au joueur,
je ne pouvais pas quitter les fans." Quelques heures plus tard, un communiqué d'Arsenal annonçait la tenue d'une conférence de presse à 14h, heure locale, au cours de laquelle Thierry Henry confirmait l'information parue le matin, à savoir sa signature d'un nouveau contrat de quatre ans en faveur des Gunners.
Comme il l'avait promis et répondant ainsi aux vœux de Raymond Domenech qui souhaite que les situations personnelles des 23 Bleus en club soient réglées avant le coup d'envoi de la Coupe du monde, Thierry Henry n'a donc pas attendu bien longtemps pour mettre fin à un feuilleton qui a tenu en haleine la planète football depuis plusieurs mois, celui de son vrai-faux départ à Barcelone. A plusieurs reprises depuis le début de l'année, la presse catalane s'est fait l'écho de l'arrivée imminente de l'international français au côté des Deco, Ronaldinho et Eto'o, le président Laporta multipliant les contacts avec l'entourage du joueur pour l'attirer à Barcelone.
Au point de faire douter l'intéressé ?
"A un moment, ça m'a traversé l'esprit de partir, mais je pense avec mon cœur et mon cœur m'a dit de rester. Je n'ai jamais joué en Espagne et je n'y jouerai jamais. C'est mon dernier contrat", a répondu Thierry Henry vendredi. Son cœur, mais aussi les arguments de ses dirigeants qui n'ont pas lésiné sur les moyens pour convaincre leur capitaine de rester. La presse anglaise évoque ainsi un salaire hebdomadaire de 160.000 euros, soit 640.000 euros par mois, nets d'impôts! De quoi faire réfléchir le joueur, même s'il aurait sans doute gagné un salaire assez proche à Barcelone qui était également prêt à consentir de gros efforts.
"Ici, les gens respectent les joueurs"Pour Thierry Henry, le choix a sans doute été difficile à faire, et c'est en partie mercredi soir, à l'issue de la finale de la Ligue des champions perdue face à Barcelone, que la balance a définitivement penché du côté anglais.
"Nous pouvons être fiers de ce que nous avons fait, a-t-il commenté,
le match m'a rassuré car je voulais savoir jusqu'où pouvait aller cette équipe. Ils (ses coéquipiers, ndlr)
ont montré qu'ils forment une équipe avec du cœur et beaucoup de qualités." Et ils ont surtout convaincu leur capitaine de leur potentiel en vue des saisons futures.
Tout comme les supporters qui ont joué leur rôle en ne cessant de soutenir leur idole, devenu cette saison meilleur buteur de l'histoire d'Arsenal avec un total actuel de 214 buts en 313 matches, remportant du même coup pour la quatrième fois, avec 27 buts marqués, le titre de meilleur buteur du Championnat anglais (après 2002, 2004 et 2005).
"Dans le passé, les fans ont été formidables et vu la manière dont nous avons perdu mercredi, je ne pouvais pas les laisser tomber." Pas plus qu'il ne pouvait laisser une ville, Londres, et un pays qui l'ont véritablement adopté, lui donnant en outre l'occasion d'échapper à la folie qui entoure souvent les footballeurs dans les pays latins.
"C'est le meilleur pays pour jouer au football. Il y a la passion que j'aime. Ici, vous pouvez bien faire vitre travail, les gens respectent les joueurs."Wenger: "J'ai réussi un de mes deux objectifs de la semaine"Si Thierry Henry reste à Arsenal, c'est aussi en raison des liens étroits qu'il a noués depuis son arrivée avec Arsène Wenger, l'homme qui l'a lancé à Monaco et a en grande partie contribué à en faire le buteur qu'il est en le replaçant dans l'axe lorsqu'il a débarqué de la Juventus de Turin en 1999. Arsène Wenger qui se montrait d'ailleurs assez confiant mercredi soir sur les chances de Thierry Henry de rester:
"Je ne pense pas qu'il va quitter l'équipe. Nous avons une équipe prometteuse et de jeunes joueurs à préparer. Nous avons besoin de Thierry car il a une grande influence."Inutile de dire que lors de la conférence de presse de vendredi, le manager d'Arsenal se réjouissait de la décision prise par l'international français.
"J'avais deux objectifs au début de la semaine: gagner la ligue des champions et faire en sorte que Thierry reste, a-t-il déclaré,
je n'en ai réussi qu'un, mais pour le futur du club, c'est sans doute le plus important." A 28 ans, Thierry Henry, qui aura auparavant connu deux autres clubs, Monaco et la Juventus, signe donc un bail à vie avec Arsenal, puisqu'il a bien rappelé que ce contrat mirifique était son dernier.
Lui qui avait effectué des adieux réussis à Highbury en marquant un hat-trick lors du dernier match des Gunners dans la vieille enceinte londonienne contre Wigan (4-2), s'apprête à inaugurer l'Emirates Stadium, le nouveau stade «high-tech» de 60.000 places qui a coûté si cher au club, l'obligeant à sacrifier son recrutement à une politique moins onéreuse de jeunes en passe de porter ses fruits.
"Nous sommes le seul club avec trois adolescents à la Coupe du monde, Theo Walcott, Cesc Fabregas et Johan Djorou, a rappelé Wenger.
Quand ils vont revenir, ils seront encore plus forts et ce sera comme s'ils étaient de nouvelles recrues. En plus l'été prochain, nous essaierons de faire signer au moins un ou deux joueurs de qualité." Bref, c'est comme si, en rempilant, Thierry Henry avait soudainement redonné un surcroît d'ambition à un club qui vient d'achever sa pire saison en Premiership depuis l'arrivée d'Arsène Wenger (4e place), pas de doute, «Titi» est vraiment l'âme d'Arsenal...