Le Japon, c'est déjà demain
18/05/2006 Par Yannick SAGORIN
De Sports.fr Eveillé depuis peu sur la planète du ballon rond, le pays du soleil levant vivra en Allemagne sa troisième Coupe du monde consécutive. Un véritable abonnement qui accrédite la thèse selon laquelle l'avenir du football appartiendrait au continent asiatique et plus précisément à l'archipel nippon. Honorable huitième de finaliste à domicile en 2002, le Japon de Zico aura pour objectif en Allemagne de confirmer sa progression. Une ambition qui passe par un premier tour relevé aux côtés du Brésil, de la Croatie et de l'Australie.
Nakamura, la nouvelle étoile japonaise.
Pour son éclosion en phase finale de Coupe du monde, en 1998, le Japon - jeté dans le fosse au lions en compagnie de l'Argentine, la Jamaïque et, déjà, la Croatie - n'avait pas joué les simples faire-valoir malgré les trois défaites concédées lors de ses pérégrinations hexagonales. L'édition suivante, à domicile, aura marqué l'avènement d'une nouvelle ère selon certains observateurs. Le soleil est alors à son zénith. Ebloui, Michel Platini y voit là "le football de demain." Augustes prémonitions ou visions de pacotille, il appartiendra aux Nippons de confirmer ou d'infirmer en Allemagne cet été les belles dispositions entrevues par le passé.
Un verdict indécis au vu des matches amicaux disputés jusqu'alors, la formation de Zico ayant vaincu l'Equateur (1-0), tenu en échec l'Ecosse (0-0) et sombré devant la Bulgarie (1-2). Ce bilan mitigé en apprend toutefois davantage sur les forces et les lacunes japonaises que la campagne de qualification en elle-même, naturellement dominée de la tête et des épaules par le champion d'Asie en titre, tout juste quelque peu contrarié par l'Iran.
La star: Shunsuke NakamuraBien que Hidetoshi Nakata demeure l'attraction de la sélection japonaise - statut que le Wanderer de Bolton doit davantage à son charisme désormais plutôt qu'à ses prouesses balle au pied - le véritable élément de choix de la formation de Zico est certainement le chef d'orchestre du Celtic Glasgow, Shunsuke Nakamura. Adulé dans les Highlands, l'ancien joueur de la Reggina, révélé durant le Mondial 2002, est doté d'un sens spectaculaire du but, notamment sur coup franc - son péché mignon - et brille dans le championnat écossais par son altruisme et son abnégation au service du collectif . Un créateur indispensable à l'organisation de l'entre-jeu nippon.
Sur les traces du sorcier blancLe spectre de Philippe Troussier sera-t-il présent pour épauler les Japonais en Allemagne? En 2002, le sorcier blanc avait su mener ses troupes en huitièmes de finale à l'issue d'une première phase pleine de promesses. La Turquie - une des innombrables révélations du tournoi - avait alors eu raison des espoirs des hôtes de la compétition (0-1).
Quatre ans après, il incombera au Pelé blanc de faire au moins aussi bien que son prédécesseur. Une tâche délicate et néanmoins faisable étant donné la teneur du groupe F, chapeauté par une Seleçao présumée intouchable. Le Brésil - hors catégorie - mis à part, les ouailles de Zico paraissent en mesure de rivaliser avec les deux autres nations qui se disputeront certainement le rang de dauphin: la Croatie et l'Australie. Les Croates, étincelants en 1998 (demi-finalistes), décevants en 2002 (1er tour), partiront néanmoins avec la faveur des pronostics. [an error occurred while processing this directive] [an error occurred while processing this directive]