20/05/2006Par Nicolas MOSCOVICI De Sports.frDimanche, l'équipe de France entamera sa dernière ligne droite vers la Coupe du monde. Regroupés à Tignes une semaine durant pour le traditionnel stage d'avant Mondial, les 23 heureux élus prendront leurs repères sous l'œil vigilant de Raymond Domenech. Au menu, oxygénation et vie de groupe afin de tendre vers l'objectif suprême: devenir champion du monde le 9 juillet. Mais la situation en club de certains reste floue. Quant à l'attitude de Grégory Coupet, doublure amère de Barthez, elle ne manquera pas d'être scrutée à la loupe...
Raymond Domenech attend tout son monde de pied ferme à Tignes.
Au moment de grimper vers Tignes, pour Raymond Domenech, l'heure est au soulagement avant le grand frisson. Déjà libéré du poids de ses responsabilités dimanche dernier après avoir dévoilé la liste des 23 joueurs qu'il emmènera en Allemagne, le sélectionneur national a dû apprécier la manière dont Thierry Henry est passé en mode Coupe du monde, vendredi, à l'issue d'une conférence de presse rondement menée.
Conférence de presse, on le sait, qui a permis au buteur d'officialiser la reconduction de son bail à Arsenal, et qui a éteint de facto toute spéculation au sujet de son avenir. Du coup, Titi peut désormais se tourner tout entier vers les Bleus et l'Allemagne, l'esprit libéré. Et comme le cas de Zinédine Zidane est clair comme de l'eau de roche depuis plusieurs semaines maintenant, Domenech pourra compter à Tignes sur la concentration maximale de ses deux leaders. Un paramètre capital au moment de transformer les 23 unités présentes en un groupe soudé.
En revanche, sans se lancer dans un tour de table exhaustif, l'avenir de quelques éléments-clés ne semble pas aussi limpide. Indépendamment de leur volonté, les Bianconeri que sont David Trezeguet, Lilian Thuram et Patrick Vieira, ne savent pas dans quel état ils vont retrouver leur Juventus après leur aventure outre-Rhin. Toujours en Serie A ou en Serie B, voire pire, la justice italienne devra trancher. Reste qu'une mauvaise nouvelle qui interviendrait pendant la grand messe allemande est toujours à craindre. Difficile dans ces conditions de prévoir l'impact qu'elle aurait sur les principaux intéressés.
Et Coupet dans tout ça?
Dans un autre registre, Franck Ribéry, qui pensait rejoindre la Savoie tout à sa joie d'avoir été enfin sélectionné, quitte un OM en plein chamboulement. Jean Fernandez, son mentor, ne sera plus aux commandes de l'équipe première à la reprise. Du coup, si on pensait que l'ex-Messin serait à coup sûr toujours provençal la saison prochaine, nul doute que Jean-Michel Aulas et ses sbires, au vu de la situation, pourraient sauter sur l'occasion pour tenter de ramener le talentueux milieu de terrain du côté de Gerland. Affaire à suivre...
Dans tous les cas, loin de toutes ces hypothèses, Tignes signifie automatiquement que la France fonce vers la Coupe du Monde. Et ce, même si le football sera laissé de côté le temps de balades en raquettes et autres activités alpestres. Un dernier ballon d'oxygène dont le programme exact sera fixé sur place, visant, entre autres, à ce que les nouveaux s'intègrent au mieux ou encore que les anciens prennent à nouveau plaisir à se retrouver une énième fois. Bref, tout est réuni pour que le stress d'une longue saison s'évacue le plus naturellement possible. Avant que le rectangle vert ne reprenne vite ses droits.
Raisonnablement, même Grégory Coupet ne devrait pas échapper à cette règle. Quoique les frustrations subies par le gardien champion de France laissent planer un gros point d'interrogation sur son humeur à Tignes. Relégué une nouvelle fois à un rôle de doublure de Fabien Barthez, Coupet a pourtant promis de remiser sa rancœur au placard. Pour le bien collectif. Tiendra-t-il vraiment parole? Réponse en haute altitude... [an error occurred while processing this directive] [an error occurred while processing this directive]
20/05/2006Par Nicolas MOSCOVICI De Sports.frAlain Perrin revient aux affaires. Au chômage depuis la fin brutale de son aventure anglaise, à Portsmouth, voilà plus de six mois, l'ex-coach de l'OM a accepté de prendre la suite de Dominique Bijotat à la tête du FC Sochaux. A l'appel du président Plessis, Perrin s'est engagé pour deux ans avec pour mission de redorer le blason d'une formation franc-comtoise bien décevante la saison dernière. Un ambitieux challenge pour un technicien qui avoue "avoir les crocs" à l'aube de son retour sur les bancs de L1.
Alain Perrin à la relance dans le Doubs.
"Faire mieux que la saison qui vient de se terminer, avec un positionnement plus haut dans la hiérarchie. Egalement montrer une vraie qualité de jeu tout en manifestant un état d'esprit combatif." Dans les colonnes de L'Est-Républicain, Alain Perrin, sitôt nommé entraîneur de Sochaux pour les deux prochaines saisons, égrène ses objectifs. Des objectifs pour le moins élevés qui traduisent l'envie de l'ex-coach troyen de marquer les esprits pour son retour en Ligue 1. Car six mois après avoir été débarqué de Portsmouth en Premiership, Alain Perrin "a les crocs" et compte se refaire la cerise à la tête des Lionceaux.
Il faut dire que depuis trois ans, Alain Perrin a vogué de Charybde en Scylla. Sorti, en 2003, d'une première saison satisfaisante à la tête de l'OM, le natif de Lure n'a pas résisté à la pression en plein cœur de la deuxième. Viré du banc phocéen, et après une escapade aux Emirats Arabes Unis, il pensait alors redorer son blason outre-Manche aux commandes de Portsmouth. Peine perdue, un peu plus de six mois après être arrivé, Perrin est renvoyé à ses chères études. Dur à avaler pour le technicien français, surtout au regard de ses réussites successives à la tête de Troyes de 1993-2002...
Avec Galtier comme à l'OM
Mais tout ceci appartient désormais au passé. A Sochaux, Perrin veut "s'investir à 200% dans le présent", trop pressé de retrouver le parfum des terrains et des joutes de Ligue 1. Car, il faut bien l'avouer, l'ex-gourou de l'Estac devait commencer à trouver le temps long depuis quelques semaines. Annoncé un peu partout où l'entraîneur en place se faisait remercier, la poisse ne cessait de le poursuivre. Toujours placé mais jamais gagnant, comme il le souligne lui-même avec franchise. "A Toulouse, je n'arrivais qu'en choix numéro 2 après Elie Baup. Auxerre semblait surtout désireux de faire venir Jean Fernandez. Mon choix en fait s'est vite recentré sur Saint-Etienne et Sochaux."
Et cette dernière piste s'est finalement révélée fructueuse: "Le discours du président Jean-Claude Plessis m'a séduit. Il m'a fait comprendre qu'il s'agissait d'une volonté réelle de travailler avec moi. Au fil des jours, la gentille insistance s'est avérée de plus en plus pressante." Jusqu'à la concrétisation officielle de cette nouvelle union, vendredi en milieu de matinée.
Perrin va désormais devoir faire connaissance avec ses nouvelles troupes, actuellement en stage en Guadeloupe, et dessiner les contours de la future saison. Si les noms de Grégory Proment, Karim Ziani ou Cédric Kanté circulent actuellement du côté de Bonal, une seule information a été confirmée par le nouvel homme fort du FCSM: Comme à Marseille, Christophe Galtier sera chargé de l'épauler dans le Doubs. En espérant que le duo connaisse plus de réussite en Franche-Comté qu'en Provence...
20/05/2006Par Nicolas MOSCOVICI De Sports.frMalgré la défaite du Barça à Bilbao, samedi, en clôture de la saison de Liga (1-3), Samuel Eto'o s'est offert un dernier cadeau avant de partir en vacances. En ouvrant le score peu après la demi heure de jeu, le Camerounais a inscrit son 26e but de la saison. Une réalisation qui lui permet de doubler David Villa au classement des buteurs en Espagne et de devenir, ainsi, "Pichichi" de la saison. De quoi boucler en beauté un exercice 2005-2006 historique pour le club catalan et pour son immense attaquant.
Samuel Eto'o, un buteur hors normes...
Il était écrit que cette saison serait celle de tous les succès pour le Barça. Champion d'Espagne et champion d'Europe, le club catalan a tout raflé sur son passage. Tout ou presque, car à l'amorce de l'ultime partie de sa saison marathon, samedi soir sur la pelouse de Bilbao, l'un des siens, en la personne de Samuel Eto'o, avait l'occasion de briller une dernière fois avant que le rideau ne se baisse sur la Liga. A égalité avec le Valencian David Villa en tête du classement des buteurs, le Camerounais savait qu'un seul but dans la cathédrale de San Mames lui permettrait de devenir le "pichichi" de l'exercice 2005-2006. Et comme souvent avec Barcelone cette saison, l'attaquant s'est montré à la hauteur de l'enjeu.
Un enjeu qui lui tenait particulièrement à cœur. Car si nombre de ses coéquipiers victorieux d'Arsenal à Saint-Denis en milieu de semaine étaient restés en Catalogne, le fier attaquant blaugrana avait tenu à relever le défi basque. Il ne lui a finalement fallu à peine plus d'une demi-heure pour qu'il ne parvienne à ses fins. En ouvrant le score, Eto'o plantait sa 26e et dernière banderille de la saison, celle qui le sacre ainsi roi des buteurs en Espagne, lui qui avait échoué à une longueur de Diego Forlan la saison passée (25 buts contre 24).
Des buts cruciaux
La récompense est belle. Elle est qui plus est complètement justifiée pour un attaquant hors du commun, sans doute le meilleur de la planète avec son copain Thierry Henry. On imagine d'ailleurs ce que les deux hommes auraient été capables de faire ensemble si le Gunner avait décidé de rejoindre la Catalogne la saison prochaine. L'association avait de quoi faire rêver au sein d'une équipe taillée pour l'histoire...
Une histoire, justement, qui retiendra qu'en cette saison de grâce 2005-2006 pour le Barça, les buts de l'ex-pensionnaire de Majorque ont jalonné tous les exploits des Blaugranas. Tant en Espagne, lorsqu'il ouvre la marque à Bernabeu face au Real (3-0, le 19 novembre) ou encore lorsqu'il crucifie Vigo (1-0, le 3 mai), offrant ainsi aux siens officiellement le titre de champion du pays, qu'en Ligue des Champions. Ses réalisations à Chelsea ou face à Arsenal en finale, pour ne citer que celles-ci, ont fait du joueur de 25 ans l'un des grands artisans du sacre européen catalan.
Un homme de convictions
Surtout, plus que la distinction honorifique, le nouveau titre glané samedi par le Ballon d'or africain 2003, 2004 et 2005, récompense une force de caractère hors norme. Car, lui qui a humilié tant de défenses sur le rectangle vert n'a pas manqué de se faire des ennemis de l'autre côté de Pyrénées. Souvent mis en cause pour certaines déclarations jugées déplacées, Eto'o a dû, en outre, subir l'hostilité la plus imbécile qui soit, celle empreinte de racisme qui n'a pas malheureusement pas manqué de descendre régulièrement des tribunes ibériques cette saison.
Proche à quelques reprises de quitter le terrain, blessé par la bêtise humaine -on se souvient notamment du dernier déplacement à Saragosse-, le meilleur buteur de la dernière CAN a toujours su faire face avec dignité. Car plus qu'un génial buteur, Samuel Eto'o junior est avant tout un homme de convictions, un de ceux qui garde la tête haute en toute circonstance. Que le personnage plaise ou non, le Camerounais ne triche jamais. Et qu'il plaise ou non, il sera, en tout cas, l'un des (très) grands absents de la prochaine Coupe du monde...
