Auteur d'un début de saison en demi-teinte, Johan Micoud a vécu mercredi soir au stade Chaban-Delmas contre le PSV Eindhoven (0-1) une soirée cauchemardesque. Privé de ballons, pris en marquage individuel par le Belge Simons, l'ex-meneur du Werder de Brême est même sorti à la mi-temps, officiellement sur blessure. Et comme par hasard, sa sortie a coïncidé avec un redressement de l'équipe qui n'est cependant pas parvenue à reprendre le dessus sur des Néerlandais solides. Bref, Bordeaux attend toujours le vrai Micoud...
Contre le PSV, Micoud n'a pas réussi à se dépêtrer de Simons.
"La seule question, c'est de savoir si Micoud sera en forme car c'est un élément important." Avant de défier Bordeaux mercredi soir au stade Chaban-Delmas, Ronald Koeman, l'entraîneur du SPV, estimait que la performance du meneur girondin était la clé de la rencontre. C'est pourquoi le coach néerlandais avait décidé de lui adjoindre un garde du corps en la personne du capitaine Simons, chargé de harceler Johan Micoud. A l'arrivée, ce dernier n'a pas eu autant de travail qu'il pouvait le craindre, puisque non seulement, l'international français a été particulièrement discret, mais en plus, il est sorti à la mi-temps.
"Sa blessure s'est réveillée, il avait été touché à un adducteur pendant la semaine. En rentrant au vestiaire, il s'est plaint d'une cuisse. Il était complètement gêné et nous n'avons pas voulu prendre de risques", expliquait à l'issue de la rencontre Ricardo, le manger des Girondins. S'il n'y a pas à douter de la version du Brésilien, force est de constater que ce changement a «porté ses fruits», dans la mesure où l'entrée en jeu de Chamakh et la réorganisation qui en a découlé en 4-4-2 a permis aux Bordelais, même si l'impression reste toute relative, de se montrer un peu plus entreprenants.
Avant cela, Micoud avait sombré dans l'oubli, sacrifié au nom d'une stratégie faite de longs ballons devant dans laquelle il n'a pas vraiment trouvé sa place. "Aujourd'hui, ce n'était pas facile pour lui car Simons l'a suivi partout, tentait de relativiser Ricardo. Il lui était impossible de trouver des espaces et c'était à Mavuba, Fernando ou Wendel d'occuper son rôle." Si le manager tente logiquement de préserver le joueur, il aura tout de même noté que sa prestation a une nouvelle fois déçu, ne faisant qu'accroître les interrogations à ce sujet, nombreuses depuis le début de la saison.
"Ce n'est pas à l'équipe de s'adapter à lui"
Si Micoud a attaqué de la meilleure façon possible en marquant à Lorient le but de la victoire lors de son premier match de Ligue 1 sous ses nouvelles couleurs, son rendement a ensuite été en-deçà des espoirs placés en lui, au point de provoquer chez lui de nombreux signes d'énervement, les observateurs présents du côté du Haillan faisant notamment état d'altercations verbales avec certains partenaires. Il faut dire que l'intéressé n'a pas dû reconnaître son Bordeaux. Le style chatoyant et offensif qu'il a connu au moment de son premier passage en Gironde au côté des Benarbia, Wiltord, Laslandes et autres avec à la clé un titre de champion de France en 1999, a en effet laissé la place à une stratégie bien plus défensive, Ricardo n'ayant pas oublié que c'est comme ça que le Paris-SG, dont il était un défenseur indiscutable à l'époque, avait remporté son deuxième titre de champion de France en 1994 sous les ordres d'Artur Jorge.
Arrivé du Werder de Brême, formation particulièrement portée vers l'attaque, où il bénéficiait d'une liberté de manœuvres au poste de meneur derrière deux attaquants, Micoud a sans doute dû trouver l'atterrissage en terre girondine assez brutal, ce que reconnaissait mercredi dans les colonnes de L'Equipe le gardien Ulrich Ramé, bien placé pour analyser la situation, lui qui était déjà de la partie lors de l'année du titre. "Avec lui, on souhaite se tourner vers un état d'esprit plus offensif, mais il faut qu'il comprenne qu'on a encore des réflexes défensifs de la saison dernière. C'est vrai qu'on joue parfois trop bas, mais il faut qu'il accepte certaines choses."
Bref, le jeu pratiqué par les Girondins n'est pas fait pour favoriser l'épanouissement d'un joueur déjà d'un naturel réservé et qui a tendance à se renfermer sur lui-même lorsque les choses ne tournent pas rond. Mais là où lui aimerait que les autres fassent l'effort de poser davantage le ballon à terre, ses partenaires et Ricardo lui demandent de s'adapter au jeu de l'équipe, quitte à jouer un peu contre-nature. "Ce n'est pas à l'équipe de s'adapter à lui, confirme le manager brésilien dans L'Equipe. Trouver le meilleur positionnement pour Johan est complexe car son idéal n'est pas forcément celui des autres. Quand je cherche une équipe, je ne pense pas à Micoud, à Fernando ou à Darcheville, mais à toute l'équipe." Le message est clair: pour sortir de l'impasse dans laquelle il se trouve, Micoud doit forcer sa nature et tenter de s'adapter au schéma de jeu girondin. Faute de quoi, l'ancien joueur du Werder pourrait bien voir son temps de jeu diminuer sensiblement...
Niang et l'OM ont subi leur premier couac de la saison.
Malgré un avantage d'un but acquis au match aller (1-0) et l'ouverture du score au quart d'heure de jeu, l'OM n'a pas pu passer le premier tour de la Coupe de l'UEFA, battu en République tchèque par Boleslav (4-2). Cette énorme contre-performance intervient après la première défaite de la saison des Marseillais enregistrée à Nantes. De quoi remettre en cause la solidité de la défense olympienne pourtant considérée comme le point fort de l'OM en début de saison. Par ailleurs, Nancy mène pour l'instant devant Schalke (3-0).
Le départ surprise de Sabri Lamouchi pour le Qatar n'a pas été apprécié par l'OM. Son président Pape Diouf, qui est revenu sur la petite affaire qui a quelque peu perturbé la sérénité du bon début de saison des Olympiens, regrette notamment la manière dont le milieu de terrain a quitté ses camarades. Le Tallec, lui, ne compte pas faire de mauvais coup à Sochaux où il espère bien se poser durablement. Quant au Sedanais Stéphane Trévisan, il va profiter du forfait de Regnault pour garder à nouveau les cages d'un club de L1.
Diouf a mis les choses au point.
L'OM critique Lamouchi Le départ précipité de Sabri Lamouchi a surpris dans un premier temps. Aujourd'hui, il semble agacer l'OM, irrité par l'attitude de son ancien milieu de terrain désormais joueur de Al-Rayyan. Interrogé mercredi sur le site du club phocéen Pape Diouf, le président de l'OM, nourrit des regrets: "Même si Sabri Lamouchi est arrivé chez nous l'an dernier sans que nous n'ayons eu à nous acquitter d'une indemnité de transfert, cela n'enlève rien au fait que le garçon a quitté l'OM à un moment crucial, alors que nous pensions avoir donné à l'équipe sa configuration définitive (...) Là, il aurait était plus indiqué qu'il choisisse d'attendre le mercato d'hiver pour nous quitter"
Albert Emon, même s'il a décidé de titulariser le duo de récupérateur Cana-M'Bami, aurait effectivement bien eu besoin de l'expérience et de l'activité toujours utile de Lamouchi dans l'entrejeu marseillais. "Nous avons donné notre accord pour ce départ compte tenu des arguments avancés par le joueur. Mais quand, ensuite, nous avons appris qu'il s'engageait avec un club du Qatar, ce départ précipité nous a fait nous sentir lésés, pour ne pas dire plus... Je suis assez déçu de son comportement" Et Diouf de conclure sur une note moins polémique, "Malgré tout, je lui souhaite bon vent"
Le Tallec, cœur sochalien Le milieu de terrain de Liverpool, Anthony Le Tallec, prêté à Sochaux à l'intersaison, ne souhaite plus retrouver les Reds et veut tout faire pour prolonger son séjour dans le Doubs. Lors d'une interview publiée sur le site skysports.com, l'ancien international espoir confie son désir de stabilité et sa détermination à quitter la Mersey une fois pour toute. "J'en ai marre d'être prêté à droite à gauche. Quand vous êtes prêté, vous ne pouvez pas vous investir totalement. Revenir à Liverpool pour la préparation chaque année puis repartir n'est pas une situation convenable. Mon contrat avec Sochaux comprend une option d'achat. Donc j'espère rester la saison prochaine, et je ferai tout pour ça. Cela dépend de mes performances et des dirigeants" a-t-il déclaré.
Trévisan, le retour Patrick Regnault forfait pour la réception de Rennes (lésion aux adducteurs gauches) à l'occasion de la 8e journée, Stéphane Trévisan sera titularisé pour garder les cages de Sedan. Une situation que l'ancien portier de Guingamp, Marseille et Ajaccio n'avait plus connu depuis la saison dernière sous le maillot de l'ACA.
La blessure de William Gallas, bien que convoqué dans ce groupe de 20 joueurs, a obligé Raymond Domenech à lui trouver un remplaçant à l'occasion des matches contre l'Ecosse et les Iles Féroé comptant pour les qualifications de l'Euro 2008. Ainsi, Julien Escudé, et non Gaël Givet, fait son retour au sein des Bleus après avoir été appelé en mars 2005. Pour le reste, le sélectionneur tricolore s'inscrit dans la continuité avec toutefois l'absence des Bordelais Faubert et Mavuba, ce dernier se retrouvant chez les Espoirs.
Escudé (ici contre Ronaldinho) constitue la surprise de la liste.
Cool comme Raymond ! C'est en jeans, basket et t-shirt moulant que Raymond Domenech, plus relax que jamais, a dévoilé jeudi au siège de la Fédération française de football la liste des vingt joueurs convoqués pour affronter l'Ecosse (le 7 octobre à Glasgow) puis les Iles Feroë (le 11 à Sochaux) dans le cadre des éliminatoires de l'Euro 2008. Après la finale de la Coupe du monde et une entame réussie dans l'optique de l'Euro, dont une victoire probante contre l'Italie championne du monde (3-1), le sélectionneur national a en effet toutes les raisons d'afficher sa sérénité.
Et pourtant, il ne s'agit pas de se reposer sur ses lauriers au moment où les Bleus vont disputer deux matches, a priori largement à leur portée. "Il faut rester vigilant quand tout fonctionne bien. Le risque c'est de tomber dans l'autosatisfaction, une sérénité béate. On vient de battre le champion du monde mais attention, c'est là que le couac peut arriver parce qu'on n'est pas vigilant, qu'on ne fait pas attention ou qu'on a sous-estimé l'adversaire.", a martelé Raymond Domenech. Un sélectionneur attentif à l'état d'esprit de ses troupes mais qui n'est pas inquiet : "Les joueurs savent comme c'est difficile d'arriver au plus haut niveau et comme on peut retomber très vite..."
Givet se tient prêt, au cas où...
Pour aborder ce deuxième virage de la longue route qui doit mener l'équipe de France en Suisse et en Autriche à l'été 2008, le sélectionneur n'a pas cherché à innover. Point d'André-Pierre Gignac pour le moment chez les Bleus. Mais en rappelant Julien Escudé plutôt que Philippe Mexès en lieu et place de Gaël Givet, absent pour la première fois des Bleus sous l'ère Domenech, il démontre que la porte est ouverte à tous et qu'il suit les performances de chacun à travers l'Europe. "Julien a gagné une Coupe d'Europe. Avec Séville, il vient de gagner la Supercoupe contre le Barça. Il est titulaire à tous les matches. Ça se justifie par rapport aux prestations, aux performances." Pour autant Gaël Givet est sans doute tenu de rester prêt car l'état de la cuisse de William Gallas rend le néo-Gunner "incertain jusqu'au dernier moment" et donc susceptible d'être remplacé dans le groupe.
Toulalan, ici avec les espoirs, retenu par Domenech.
Au milieu de terrain, à côté des tauliers Patrick Vieira et Claude Makelele à propos de qui Raymond Domenech a d'emblée refusé de relancer la polémique ("Il y a un joueur, une équipe de France, un règlement. Point"), Alou Diarra, qui joue peu ("Il ne faut pas que ça dure.") sera accompagné de son coéquipier Jeremy Toulalan, préféré à Rio Mavuba. "Comme tous les Lyonnais, Jeremy est en forme. Sur un poste similaire à celui de Rio, il fallait faire tourner", a expliqué le patron des Bleus. Quant à savoir si Makelele jouera ou pas les deux matches, c'est pour le moment une question qui reste sans réponse...
Pour le déplacement à Glasgow, Raymond Domenech n'a pas voulu non plus s'engager sur le poste qu'il compte faire tenir à Franck Ribéry, "qui peut jouer partout. C'est mon Gallas de l'attaque !" Quoi qu'il en soit, le sélectionneur, s'il n'a pas encore étudié dans le détail le jeu écossais, a voulu rappeler que l'Ecosse ne se résume plus comme il y a vingt ans "au jeu de tête et au physique". Et d'évoquer la ressemblance, en termes d'ambiance, entre ce match à Hampden Park et celui disputé par les Bleus en Irlande il y a un an en éliminatoires de la Coupe du monde. "Sauf qu'en Irlande, le match était décisif. Là, on n'a pas le couteau sous la gorge." De quoi être beaucoup plus relax...