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RUGBY
07/10/2006 09:48
Montauban l'a fait !
Enormes Montalbanais qui, vendredi, ont réussi l'impensable et infligé au Stade Français, invaincu en 9 journées, sa première défaite (15-9) sur leur pelouse de Sapiac. Après Biarritz et Perpignan, Montauban réussit une incroyable passe de trois aux dépens de Parisiens apparus très nerveux, réduits à 13 en fin de match et terrassés par la botte du buteur montalbanais, Sébastien Fauqué, auteur des 15 points de sa formation.
Les Montalbanais grimpent à la 2e place du Top 14 !
"Une série comme ça, on s'en souviendra toute notre vie!" Sébastien Fauqué ne touche plus terre. Comme l'ensemble de ses coéquipiers, emportés par une folle sarabande, l'ouvreur et capitaine montalbanais, héros de cette soirée, d'ores et déjà appelée elle aussi à intégrer en bonne place les annales du club, avec à son actif l'ensemble des points de sa formation, a du mal, au micro de Canal+, à prendre la mesure et l'ampleur de l'exploit accompli. Et surtout du retentissement de la folle semaine que lui et ses coéquipiers, promus cette saison dans le Top 14, "les paysans", comme se surnomme encore Marc Raynaud, viennent de vivre.
Après Biarritz, déjà à Sapiac, mercredi dernier (19-13), puis l'Usap, dévalisée à Aimé-Giral samedi (18-13), voilà que les joueurs tarn-et-garonnais ont accroché à leur tableau de chasse l'invincible Stade Français (15-9), qu'aucune autre formation, même pas le grand Toulouse, n'était parvenue jusqu'à présent à faire chuter. Neuf journées que l'impressionnant manège parisien tournait à plein régime, avec il est vrai quelques ratés annonciateurs lors de ses deux dernières sorties... Vendredi, dans la cuvette de Sapiac, la série s'est brutalement interrompue pour David Auradou et ses coéquipiers. Un revers qui, pour tour dire, pendait au nez de ces Parisiens apparus moins tranchants à Brive, puis face à Albi, et dont les absences (onze blessés et les frères Bergamasco, plus Parisse, retenus en sélection), à l'occasion de ce cinquième déplacement de la saison, constituaient des handicaps de choix.
Glas: "On a été moyen..."
Rédhibitoires en tout cas qu'en sur son chemin se dresse une formation en état de grâce, épargnée par les blessures et à la confiance décuplée. Les Montalbanais ne craignent rien, ni personne dans ce championnat qu'ils redécouvrent avec l'envie de tout casser chaque semaine. Un appétit débordant qui se sera matérialisé une fois de plus vendredi, en début de rencontre. Alors que les Parisiens étaient apparus fébriles, animés par une trop grande nervosité, à l'image d'un Julien Arias qui, d'entrée, par sa langue trop bien pendue, se mettait l'arbitre, M. Rosich, à dos pour toute la partie, le MTG XV, lui, se lançait dans la bataille à corps perdu, imposant une pression immédiate à son adversaire sans s'occuper de son pedigree... La confrontation entre avants était déjà féroce, au point que Marconnet, bien que déjà occupé avec De Villiers par ses retrouvailles avec les deux Pablo argentins, Henn et Lemoine en première ligne, anciens Parisiens, évoquait le bon vieux temps avec Juan Carlos Bado, autre vielle connaissance du Stade. Un peu trop vertement au goût du corps arbitral qui envoyait les deux ex-coéquipiers au frigo dix minutes (6e).
Paris se fourvoyait en ce début de rencontre, comme sur cette grossière faute au sol d'un Stéphane Glas qui, à l'issue du match, ne pouvait que constater qu'en ce moment "on est vraiment trop moyen." Le centre parisien avait offert sur ce coup-là à Fauqué l'ouverture du score sur pénalité (3-0, 9e), tout près de concrétiser un peu plus encore la grosse pression de ses avants au quart d'heure de jeu sur un drop mal ajusté (14e). ce n'était que partie remise tant Paris prenait le grain adverse sans donner l'impression de pouvoir réagir et le buteur montalbanais doublait la mise sur pénalité cette fois (6-0, 16e) pour le plus grand bonheur d'une cuvette pleine à craquer pour l'occasion (9200 spectateurs!). Le pack mijoté par les deux "Lolo" du banc montalbanais, Travers et Labit, faisait des merveilles et les lignes arrières n'étaient pas en reste. Surtout quand Fauqué feintait la croisée vers Jahouer, pour mieux trouver Viard lancé sur une action qui, certes n'aboutissait pas, mais offrait au capitaine des Verts trois points de mieux (9-0, 29e). La longue séquence parisienne, juste avant la pause, s'interrompait, comme un symbole, sur un drop de Lionel Beauxis contré (40e).
Le rouge pour Martin !
Paris ne pouvait pas faire pire. Et son début de seconde période avait une autre allure quand Beauxis, en total déséquilibre, trouvait Hernandez dont le coup de pied à suivre échappait d'un souffle à Julien Saubade sur la voie de l'essai sur son aile (51e). L'avertissement était sans frais et Beauxis inscrivait dans la foulée les premiers points parisiens (9-3, 55e). Le match avait changé d'âme, Paris remis la main sur le ballon et Montauban cherchait un second souffle. Beauxis, toujours, ratait d'un cheveu une tentative de près de... 60 mètres (57e), mais pas la suivante tout à fait dans ses cordes (9-6, 58e)!
Il y a de la joie pour les deux ''Lolo'' de Montauban, Travers et Labit.
Le rythme du match s'accélérait comme Montauban retrouvait le fil de son jeu. Benjamin Kayser, poussé à la faute sur un superbe groupé pénétrant qui faisait rugir d'aise un Sapiac en fusion, et Fauqué redonnait de l'oxygène à ses Verts (12-6, 63e). L'atmosphère devenait pourtant irrespirable et Paris allait payer cher ses écarts de langage du premier acte. M. Rosich, intransigeant, pour ne pas dire trop tatillon, sortait le carton rouge pour Rémy Martin, coupable d'un coup de tête non porté (65e) avant de réduire le Stade Français à treize sur un carton jaune adressé à son capitaine, David Auradou (70e).
Des sanctions dont Laurent Labit aura la clase de reconnaître qu'ils "nous ont fait du bien à la fin du match." Entre temps, Fauqué avait fait payer de trois nouveaux points la faute au sol de Szarzewski (15-6, 69e) et Paris, si diminué, ne devait se contenter que du point de bonus défensif arraché par la botte de Beauxis (15-9, 75e). Montauban, désormais... dauphin des Parisiens au classement (!), concluait ces derniers huit jours historiques par un sixième succès en dix matches. Plus que quatre pour atteindre le total censé assurer le maintien et voir, qui sait, encore plus haut...
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