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L'affaire DHORASOO (2)
07/10/2006 09:39
PSG: Au tour des agents...
Le dossier des transferts douteux au PSG de 1998 à 2003 est entré dans une nouvelle phase ces derniers jours. Après les mises en examen d'ex-dirigeants du club de la capitale et de cadres de Nike, les agents de joueurs se trouvent désormais dans l'oeil du cyclone. Les juges de la brigade financière en charge de l'affaire ont en effet mis en examen deux figures de la profession: Richard Bettoni et Ranko Stojic. D'autres têtes pourraient tomber prochainement, et pourquoi pas celles de joueurs, principaux bénéficiaires du système.
Le PSG d'Alain Cayzac est loin d'en avoir fini avec son sulfureux passé...
Pièce après pièce, les juges de la brigade financière, Renaud Van Ruymbeke et Françoise Desset, s'escriment à reconstituer un fameux puzzle: celui des transferts occultes réalisés au PSG entre 1998 et 2003. Ouverte au début de l'année 2005, l'enquête a déjà fait de nombreuses victimes, tant dans les rangs du club de la capitale, que dans ceux de Nike, équipementier historique de la formation parisienne.
Ainsi, avec les mises en examen de Francis Graille, Laurent Perpère ou encore Pierre Frelot côté club et d'Olivier Jaubert, du côté de la célèbre marque à la virgule, la justice a clairement établi "la mise en place d'une chaîne de faux documents visant à masquer le prix réel de l'acquisition des joueurs ou de leur rémunération". En clair, par le biais de faux contrats d'image conclus avec Nike, le PSG s'exonérait illégalement d'une part des charges sur les salaires des joueurs. Au printemps dernier, la justice a fait le ménage. Avant de s'attaquer, en ce début d'automne aux agents de joueurs.
Bettoni, Stojic... et d'autres?
Coup sur coup, Richard Bettoni et Ranko Stojic, amis de longue date, soit-dit en passant, viennent d'être à leur tour mis en examen. Leur tort, avoir versé des compléments de salaires aux joueurs de la part du club de la capitale, le tout, bien entendu, au nez et à la barbe du fisc. Ils sont également soupçonnés d'avoir, dans certains cas, indûment majoré l'indemnité de transfert de leurs poulains. Poulains qui se nommaient, entre autres, pour ce qui concerne le PSG, Frédéric Déhu, Bernard Mendy ou Didier Domi.
Pire, Richard Bettoni, déjà impliqué dans le procès de l'OM au sujet de transferts illégaux, ne possède pas la licence Fifa nécessaire à la profession d'agent de joueurs. Du coup, le voilà mis en examen pour "exercice de l'activité d'agent de joueurs sans licence valable". Quant à Stojic, qui défendait jeudi, dans les colonnes de L'Equipe le travail de "conseil" de son ami à ses côtés, il est accusé de "faux et usage de faux" et "complicité de travail dissimulé".
Des plus hauts dirigeants du PSG sous l'ère Canal+ jusqu'aux aux agents de joueurs, la justice semble avoir remonter toute la "filière". Toute ou presque, car, in fine, policiers et accusés s'accordent à dire que les principaux bénéficiaires de ce système occulte ne sont autres que les joueurs eux-mêmes. Leur absence, même en tant que témoins lors du procès sur les comptes de l'OM, en mars dernier, avait d'ailleurs été pointée du doigt. Il pourrait en être différemment dans le cas parisien.
La nouvelle direction du PSG a prévu le coup
Car, au sujet de ce dernier, Le Figaro, révélait il y a peu, rapports de police à l'appui, des montages financiers hallucinants ayant directement profité à certains joueurs comme Pedro Pauleta, Nicolas Anelka ou encore Frédéric Déhu, pour ne citer que ceux-ci. Selon le quotidien, le PSG aurait, par exemple, acheté les droits d'image de deux jeunes inconnus évoluant en deuxième division portugaise pour un montant de 705 000 euros. Montant qui se serait retrouvé sur le compte du buteur de la capitale, afin de compenser le paiement de ses impôts !
Pauleta devra-t-il rendre des comptes?
L'Equipe en rajoutait une couche, jeudi, en affirmant que les internationaux Christanval, Djetou, Boumsong ou Déhu encore, tous membres du "team Stojic", avaient retiré de l'argent liquide sur des comptes appartenant au sulfureux serbe. Des agissements qui dépassent le strict cadre du PSG, et qui ne devraient pas laisser insensible la justice financière.
Dans l'attente d'un procès qui s'annonce retentissant du côté de la Porte d'Auteuil, la nouvelle direction du club de la capitale, composée ses fonds d'investissements américains Capital Colony et Butler Capital Partners, s'est, elle, prémunie de toute déconvenue en s'assurant une garantie de passif à hauteur de... 80 millions d'euros. Des précautions qui en disent long sur l'ampleur d'un scandale bel et bien réel. Et dans lequel la justice devra désormais s'atteler à établir les véritables responsabilités des uns et des autres. Joueurs compris ? L'avenir le dira.
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