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12/09/2006 19:03
Bordeaux face à un mur!!!!
Six ans après leur dernière apparition au plus haut niveau européen, les Girondins de Bordeaux retrouvent la en direct sur notre site dès 20h45). Leurs ambitions malmenées par un début de saison poussif, Ricardo et ses hommes abordent profil bas leur premier rendez-vous européen, conscients de leurs limites du moment, encore étalées face à Nice, malgré la victoire (3-2), mais aussi persuadés que le contexte européen est de nature à les transcender.
Wendel, auteur de débuts tonitruants face à Nice, sera l'un des atouts girondins à Istanbul.
La scène a de quoi surprendre. Ricardo, dont on garde l'image du joueur que rien n'ébranle, tout à coup dans ses petits souliers au moment où, samedi soir, à l'issue de la victoire tirée par les cheveux de ses Girondins face à Nice (3-2), il est invité à traduire le sentiment sur la performance bordelaise de son ami Dunga, nouveau sélectionneur du Brésil, qui vient d'assister au match depuis les tribunes de Chaban-Delmas. Sourire crispé et gêné de l'ancien défenseur chargé de relayer le jugement à peine positif d'un nouveau patron de la Seleçao qui ne gardera sans doute pas un souvenir impérissable de son séjour en Gironde... On connaissait le Bordeaux ennuyeux mais plein de maîtrise, le voilà toujours soporifique mais en plus sans assurance.
Car en ce début de saison, Bordeaux, et sa défense (7 buts concédés en 5 matches), sont à la peine. Dauphins de l'intouchable ogre lyonnais la saison dernière, les Girondins abordaient cette nouvelle saison gonflés d'ambitions, prêts à renouveler leur performance et qui sait, même à tenter le crime de lèse-majesté, parvenir enfin à détrôner l'OL. Deux victoires sans le moindre but concédé lors des deux premières journées face à Toulouse (2-0), puis à Lorient (1-0) avaient conforté ce bel ensemble dans ses convictions, au point de mettre une sourdine aux mauvaises langues regrettant une campagne de recrutement plutôt discrète, à l'exception de Johan Micoud. Un tableau qui s'est sensiblement détérioré depuis le choc perdu (1-2) à domicile face à... Lyon. Comme une douche froide sur les espoirs bordelais.
Jemmali: "Retrouver notre équilibre"
Une claque (0-3) reçue à Lille plus tard, à peine rehaussée par la donc plus que poussive victoire (3-2) acquise samedi devant Nice, et Ricardo et ses joueurs affichent leurs doutes au grand jour. Certainement pas la meilleure façon de se préparer au grand retour du club, après trois ans d'absence sur la scène européenne, et six ans d'abstinence en Ligue des Champions, dans le gotha continental. Le système girondin, largement remanié à l'intersaison par Ricardo, tarde à trouver ses marques, ce dont David Jemmali convient le premier sur le site du club: "Nous avons changé de système, nous avons changé la défense. Il y a quelques paramètres qui entrent en compte. Mais si nous devons en prendre deux à chaque match et en mettre trois ou quatre, je signe! Mais c'est vrai que c'est rageant lorsqu'on est défenseur, surtout après la saison passée. C'est comme ça. Il va falloir retravailler, avec de nouveaux joueurs, avec de nouveaux postes. Nous devons travailler cette solidité."
Travailler sans doute mais le rythme effréné de la Ligue des Champions ne laisse que peu de place aux ajustements en profondeur, Jemmali qui reste un des rares joueurs de l'effectif à avoir connu la C1 avec Ulrich Ramé ou Johan Micoud après le titre de 1999, ne le sait que trop bien. Pourtant, le défenseur bordelais insiste sur la nécessité de recouvrer au plus vite ce fameux équilibre envolé: Il faut le retrouver, oui, car nous n'avons pas les mêmes joueurs. Il faut donc travailler pour retrouver cet équilibre. Moi je ne jouais pas à ce poste la saison passée, Franck a changé de côté. Tout cela se travaille.
Avant cela, il faudra négocier au mieux des débuts qui, comme à l'ordinaire en Turquie, s'annoncent brûlants du côté d'Istanbul. Au Stade Atatürk Olimpiyat, où Liverpool avait réussi son exploit de la finale 2005 face au Milan AC, devant 60 000 spectateurs, les Bordelais devront relever le défi d'un Galatasaray qui, s'il n'a plus l'aura de l'équipe qui avait surpris Arsenal en finale de la Coupe de l'UEFA 2000, reste un morceau de choix lorsqu'il évolue sur ses terres. "C'est ce qu'on dit, que Galatasaray c'est chaud, commente Jemmali à peine convaincu avant de poursuivre: Il faut faire abstraction de tout cela, ce n'est qu'un match de football." Un quelconque complexe serait en effet superflu car, si Bordeaux ne resplendit pas en ce début de saison, la situation du champion de Turquie n'a rien de plus enviable. "Cimbom" (surnom du club stambouliote), entraîné par le Belge Erik Gerets et emmené par l'attaquant vétéran Hakan Sükür, ménagé et absent pour ce match aller, et le Camerounais Rigobert Song, plafonne avec un bilan famélique en championnat d'une victoire pour quatre matches nuls!
Pas de quoi affoler des Bordelais qui, mardi, disputeront le 139e match européen de leur histoire, vingt et un ans après un premier passage par Istanbul. Un douloureux souvenir, cette année-là, Giresse et la fine équipe girondine avait subi la loi de Fenerbahçe (2-3, 0-0). Les Bordelais sont prévenus!
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