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07/09/2006 19:12
Ils ont mis le feu !!!!
Ce sont des joueurs de l'équipe de France particulièrement satisfaits qui ont pris le temps de commenter après le match leur victoire 3-1 mercredi soir face à l'Italie en éliminatoires de l'Euro 2008. Si certains, à l'instar de Thierry Henry, refusaient toujours de parler de revanche de la finale de la Coupe du monde, tous se félicitaient d'avoir battu les champions du monde, qui plus est avec la manière. D'autant que d'un point de vue comptable, la Squadra est déjà reléguée à cinq points...
Sagnol, Abidal, Vieira, Makelele, heureux!
Un stade en fusion, ce qui est plutôt rare au Stade de France, trois buts tous inscrits sur des phases de jeu, des champions du monde pris à la gorge et logiquement battus, les 78.831 spectateurs présents mercredi dans les tribunes dyonisiennes (moins les quelques milliers de Transalpins) avaient tout lieu de sortir de leur soirée heureux, fiers de la performance d'une équipe de France qui a donc poursuivi sur sa lancée de son succès à Tbilissi, en y mettant encore une fois la manière.
Ce sentiment de plénitude était largement partagé à l'issue de la rencontre par les protagonistes du match, Thierry Henry rappelant au passage que la victoire en Géorgie n'était pas aussi anecdotique qu'on avait pu le croire (l'Ukraine a d'ailleurs éprouvé toutes les peines du monde à dominer les coéquipiers d'Arveladze, seulement batttus 3-2 mercredi à Kiev): "Contre la Géorgie, les gens ont pu penser que c'était un match facile, mais on a fait le même match contre l'Italie."
A savoir un match où tout le monde "a défendu et joué ensemble", pour reprendre les mots de celui qui a inscrit, avec l'aide involontaire de Cannavaro, le premier but de sa saison, mais surtout un match au cours duquel Raymond Domenech a senti "une équipe sûre d'elle, sereine. Dans la maîtrise technique, il y a quelque chose en plus. Tout le monde se sent bien, avec un jeu très fluide, technique. Ce qui a rendu un match très plaisant, très accompli." Même si, à l'évidence, les Italiens, tenus en échec quatre jours plus tôt par la Lituanie à Naples (1-1), étaient un peu courts physiquement (la Serie A ne reprend que ce week-end), les Bleus ont livré une de leurs performances les plus accomplies sous l'ère Domenech, ce dernier reconnaissant sans peine qu'on "n'était pas loin du match parfait".
Henry: "On s'appuie sur quelque chose, ça aide"
Grâce à leur maîtrise technique, à la santé impressionnante du duo Vieira-Makelele (est-ce vraiment une bonne idée de vouloir arrêter?), insolent de facilité physique et technique, aux percussions incessantes devant de Franck Ribéry, Florent Malouda et Thierry Henry, à l'apport des latéraux (Sagnol, passeur décisif sur le troisième but), l'animation offensive des Bleus, leur point faible pendant les matches de qualification, a été proche de la perfection, chaque joueur reconnaissant que contre l'Italie, l'équipe de France a ajouté "la manière" au résultat. Pourquoi? D'abord parce que physiquement, tous étaient au diapason: "On a vu des joueurs qui n'étaient pas tous prêts il y a deux-trois semaines et sont montés en puissance", explique ainsi Thierry Henry qui donne ensuite la vraie clé de cette réussite: "Avant, on n'avait pas de vécu, là il y a un vécu, on s'appuie sur quelque chose, ça aide."
Lilian Thuram, désormais 123 sélections au compteur, ajoute: "L'équipe de France suit son chemin, elle a progressé depuis le Mondial." Dans ce climat de confiance et de sérénité, chaque joueur trouve matière à s'exprimer: une nouvelle fois, les derniers arrivés, Franck Ribéry et Florent Malouda ont évolué comme des poissons dans l'eau, tandis que Greg Coupet a été décisif sur sa ligne (quelles parades face à Semioli et Cannavaro!), l'illustration la plus frappante étant bien évidemment les deux buts de l'appelé de dernière minute, Sidney Govou. Titularisé à la place de Louis Saha, celui qui n'avait jusqu'ici qu'un match de CFA dans les jambes (avec un doublé prémonitoire à la clé...) a inscrit deux buts d'avant-centre, d'une belle reprise de volée du droit et d'une tête au point de penalty. "C'est la preuve qu'il y a beaucoup de joueurs de très haut niveau en équipe de France, il a marqué deux buts, c'est très bon pour la confiance", se réjouissait Lilian Thuram, tandis que Thierry Henry voyait dans les deux buts du Lyonnais, mais également dans celui de Saha en Géorgie et les deux passes de Ribéry toujours à Tbilissi "la force d'un groupe".
Gallas: "On avait à cœur de prendre notre revanche"
Raymond Domenech buvait quant à lui du petit lait, heureux de constater que son choix s'était avéré payant: "Je n'avais pas d'inquiétudes à son sujet, on sait comment les joueurs sont préparés à Lyon avec Robert Duverne. Il avait faim, envie, comme les autres. Tout le monde a été au diapason de cette équipe qui tourne." Qui tourne et avait une motivation supplémentaire de battre l'Italie, deux mois après sa cruelle défaite aux tirs au but à Berlin. Si Thierry Henry, comme il n'a cessé de le répéter ces derniers jours, refusait toujours de voir une "saveur particulière" dans cette victoire ("On n'a pas gagné la Coupe du monde, on n'a pas la médaille d'or, il fallait prendre trois points, c'est tout"), d'autres se montraient moins pudiques sur la question, à l'instar de William Gallas, une nouvelle fois impérial en défense. "Ça fait plaisir de battre les champions du monde, c'est forcément un match différent quand on rencontre les champions du monde. On avait à cœur de prendre notre revanche car on a perdu la finale."
Même Raymond Domenech, qui n'avait jusqu'ici insisté que sur les trois points à prendre, reconnaissait la portée symbolique de ce succès: "Battre le champion du monde, c'est quelque chose de plus. En deux mois, on a battu les deux champions du monde, le Brésil et l'Italie. On ne peut qu'être satisfaits". A double titre, puisque voilà donc l'Italie, l'un des favoris du groupe B avec la France et l'Ukraine, déjà reléguée à cinq points. "C'est bien d'engranger des points le plus tôt possible", savourait Thierry Henry, Raymond Domenech évoquant une "vraie bonne nouvelle". Bref, à l'instar de Lilian Thuram, dont le bonheur a été un peu gâché par la polémique naissante sur l'affaire des invitations adressées aux sans-papiers de Cachan (voir par ailleurs), les Bleus ont vécu "une très bonne soirée". Nous aussi...
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