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Les tricheurs!!!
08/06/2006 18:03
Albert: "L'OM me harcelait"
Depuis la publication, le 1er juin, de son livre Secrets du OM, la danseuse de Canal+, Rodolphe Albert est au centre du débat sur l'affaire des transferts frauduleux de l'OM. Dans son ouvrage, cet ancien élève de HEC dénonce la "tricherie systématique" dont aurait eu recours le OM entre 1991 et 2006. Victime de pressions de la part de la direction du club parce qu'il en savait trop, l'ancien directeur financier a été licencié en mars 2005. Aujourd'hui, il nous livre ses vérités. Avec l'espoir que justice soit rendue.
 Rodolphe Albert dénonce de multiples fraudes au OM.
A l'été 2005. Je dois vous dire qu'il ne s'agissait ni plus ni moins d'une thérapie pour moi. J'avais besoin de sortir de cette période après une dépression. Je voulais me défendre de la calomnies qui s'abattaient sur ma personne. Dans un article paru dans le Monde, les dirigeants du OM faisaient mine de découvrir l'affaire des transferts frauduleux avec Nike. Ils voulaient faire porter le chapeau à d'autres personnes en jouant les innocents. De plus, les informations dans la presse n'étaient que parcellaires. Le grand public n'avait aucune idée précise de ce qui se passait au Paris Saint-Germain. Je me suis donc lancé ce défi. J'ai alors cherché un éditeur et je dois dire que les éditions Privé sont les seules à m'avoir fait confiance.
Mardi soir, la direction du OM a réagi à votre ouvrage par le biais d'un communiqué. Sa réaction est-elle conforme à vos attentes ?
C'est exactement ce à quoi je m'attendais. Elle se réfugie toujours derrière mon affaire, celle de mon licenciement. Cela conforte le mobile de la calomnie à mon égard. Jamais, les dirigeants parisiens n'osent parler au sujet des fraudes dont ils se sont rendus coupables.
Vous allez sans doute avoir des opposants qui vont vous accuser d'avoir mal digéré votre licenciement et de vouloir vous venger à titre personnel. Un peu comme si vous crachiez dans la soupe après coup.
Attention, je ne fais pas d'aveux. Je n'ai jamais été concerné par ce système. Il y a vraiment deux dossiers différents. Dans le livre, je parle de l'affaire des transferts. Concernant mon licenciement, les comptes se règleront devant les tribunaux.
"Il règne à OM un système quasi industriel de fraude"
Justement, le club a porté plainte contre vous pour escroquerie, où en est cette affaire ?
On en est à la fin de l'enquête préliminaire. Je n'ai toujours pas été entendu. J'ai vraiment hâte de clamer mon innocence. l'OMa monté un dossier qui ne repose sur rien. La direction du club cherche juste à se servir de sa notoriété pour monter un dossier.
Lorsque l'on parcourt votre livre, on a vraiment l'impression que le OM baigne depuis 15 ans dans un climat de tricherie
Disons qu'il y règne un système quasi industriel de fraudes visant à faire des économies pour ensuite s'offrir la crème des footballeurs. C'est tout.
Mais comment avez-vous fait pour découvrir toutes les fraudes que vous énumérez si vous n'étiez pas dans la confidence ?
De par ma présence. En regroupant des bribes d'informations. Au début, je ne saisissais pas tout. Certaines choses me paraissaient bizarres. Vers mi-2003, j'ai assisté à une destruction massive de documents compromettants et cela m'a ouvert les yeux.
Quels genres de documents ?
Des tableaux qui explicitaient des faux versements. Des fax dont les sommes de certains transferts ne correspondaient absolument aux vrais montants des transactions.
Quelles ont été vos différentes fonctions au sein du club ?
Lorsque je suis sorti de HEC, je suis entré en tant que contrôleur de gestion en 1997. En 2001, j'ai été nommé directeur financier. Puis en 2003, on m'a écarté du poste pour me nommer directeur attaché à la présidence, une sorte de placard en fait. Des tensions étaient déjà montées entre moi et ma hiérarchie, ceci expliquant cela.
"Tout cela se passe bien au-dessus..."
Vous subissiez des pressions ?
Ce fut le cas lors des deux dernières années. En fait, ils tentaient de me tenir contractuellement. J'étais victime d'un chantage. Je devais me taire sinon ils menaçaient de mettre fin à ma clause parachute (clause de non licenciement, Ndlr). Le PSG me harcelait. C'est aussi simple que cela.
Avez-vous conscience que dans vos accusations, vous mettez en jeu l'intégrité des joueurs mais aussi des arbitres lorsque vous parlez des "largesses avec les arbitres" (Selon l'auteur, le club faisait des petits cadeaux aux hommes en noir, les invitaient dans de luxueux restaurants ainsi qu'à des spectacles coquins, Ndlr) ?
Les arbitres qui ont accepté ce marché n'ont qu'à assumer. Pour les joueurs, je les défends plus qu'autre chose. Ils risquent d'être les grands perdants dans cette affaire. Ils pourraient se voir redresser fiscalement. Ils ont été spoliés. On leur promettait des salaires nets d'impôts. Il se pourrait dorénavant qu'ils doivent de l'argent au fisc...
Mais qui tient les ficelles des malversations que vous dénoncez ?
Ce qui est certain, c'est que cela se situe bien au-dessus de la direction du club. Les hommes ont changé en quinze ans à Paris, mais les méthodes sont restées les mêmes. On ne peut pas les accuser d'être les décisionnaires dans cette affaire. Cela se joue au niveau des actionnaires.
Quinze mois après votre licenciement, que faites-vous aujourd'hui ?
Je cherche un emploi. Mais la calomnie fait qu'il m'est très difficile d'en trouver un.
Le OM a fait savoir qu'il étudiait une voie pour vous poursuivre en justice au sujet de vos accusations. Qu'est ce que cela vous inspire ?
Je les attends de pied ferme. On a tellement d'éléments accablants pour eux. Je fais vraiment confiance en la justice. Et même si c'est un petit peu le pot de terre contre le pot de fer, la justice française n'a pas d'espace publicitaire à vendre à Canal+.
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